AMO : Qu'ils puissent être identifiés comme faisant partie du paysage de l'AMO, est-ce que là on est déjà dans un problème de secret professionnel?
J.-M.Van Gyseghem : alors, de manière très stricte, je dirais oui, parce que le secret professionnel, de manière très stricte, couvre vraiment rien que la relation entre vous et le jeune. Le secret professionnel couvre tout.
Mais par exemple si vous allez dans une salle de consultation d'un médecin, vous êtes dix à attendre, ça le couvre mais on sait que tel ou tel est là. Donc il y a des marges, des latitudes, on va dire. Mais de manière stricte, votre relation entre l'AMO et le jeune est déjà couverte par le secret professionnel.
Par exemple, je ne peux pas dire à mon épouse que tel ami est venu me consulter pour un problème de responsabilité. Et je ne le dis pas non plus. Non pas parce que je n'ai pas confiance en mon épouse, mais on ne sais jamais que dans une discussion... je ne peux pas. On est couvert par le secret professionnel; alors que pourtant, je n'ai pas révélé plus que ça, j'ai dit "monsieur x est venu me voir cet après midi au cabinet", je n'ai pas dit pourquoi, mais j'ai déjà révélé qu'il y a un problème juridique qui nécessite l'intervention d'un avocat. Vous, c'est la même chose, si un jeune vient vous voir, et que vous faites mention de cette visite-là, ça veut dire qu'il y a un jeune qui est en demande, qui est en difficulté, minime, mais qui est en difficulté.
AMO : Mais peut-être pas, dans les listes de ceux qui s'inscrivent, il y en a qui ne sont pas des jeunes en difficulté mais qui vont venir à une activité tout simplement. Comme il y a des parents qui s'y inscrivent tout simplement, ou le politique, qui a un service local et veut transmettre ce qu'ils font. Mais bon voilà, on a bloqué tous les commentaires sur notre page facebook, tous les échanges possible, mais simplement...
J.-M.Van Gyseghem : oui, mais alors la question c'est de savoir comment vous allez faire le tri entre ceux qui ne sont pas "jeunes AMO" et qui ne sont pas en difficulté ?
AMO : on ne fait pas de tri, quand on fait une activité, on l'envoie à tout le monde.
J.-M.Van Gyseghem : oui, mais alors le problème c'est qu'un jeune s'inscrit parce qu'il est en difficulté, il se dit que pour être en contact avec l'AMO et pour avoir les renseignements "j'ai besoin de m'inscrire"; et puis il y a un copain qui ne sait pas du tout qu'il est à l'AMO, et qui, par curiosité, va sur le site, et qu'il découvre que son copain est à l'AMO.
AMO : on n'a pas eu une seule demande de jeune en difficulté via ce biais-là. Jamais, aucun.
J.-M.Van Gyseghem : Voilà, vous me demandez mon avis sur le risque, voilà, le risque : il est là. Maintenant, vous le courrez ou vous ne le courrez pas, ça c'est une question de balance. Vous dites voilà: j'ai un risque qui est 1, mais j'ai un bénéfice qui est 5; le risque vaut la peine d'être couru ? Parce que le coût-bénéfice, ce n'est pas au niveau financier que vous allez l'avoir, mais c'est au niveau de la visibilité de votre service, et vous avez le code de déontologie à respecter aussi.